- Ordre : Tubulidentata
- Famille : Orycteropodidae
- Genre : Orycteropus
- Taille : 0,90 à 1,00 (longueur de la queue 0,40 à 0,55 m)
- Poids : 40 à 80 kg
- Longévité : 15 à 18 ans
Également appelé « cochon de terre », l'oryctérope du Cap est un mammifère fourmilier à
l'aspect étrange, unique membre de l'ordre des tubulidentés, dont l'intérêt
écologique est essentiel, car il régule efficacement les populations de
termites sur le continent africain.
1. Description de l'oryctérope du Cap
L'oryctérope du Cap possède la taille d'un petit cochon au corps trapu
fortement voûté, et à la peau épaisse. Le coloris de son épiderme varie
entre le gris sable et le brun
rougeâtre. Cette dernière couleur est
principalement due à la terre que l'animal brasse en creusant le sol. Le
mammifère est parsemé de poils épars qui deviennent plus rares chez les adultes
âgés. Un cou court supporte une tête allongée au groin tubulaire, et munie de
deux grandes oreilles semblables à celle d'un âne. Les pattes sont courtes et
plutôt fines. Les pattes antérieures sont équipées de quatre griffes
puissantes, et les postérieures de cinq, que l'animal utilise avec dextérité
pour éventrer et fouiller les termitières, et pour
creuser des galeries. La queue longue et effilée en pointe, traîne au sol
lorsque l'oryctérope marche, laissant une trace caractéristique de son passage.
2. Habitat de l'oryctérope du Cap
On trouve l'oryctérope du Cap sur l'ensemble de la zone subsaharienne du
continent africain, à l'exception des forêts tropicales denses du centre et de l'ouest. C'est un animal qui s'est adapté aux
savanes dans lesquelles vivent ses proies préférées : les termites. Il ne
fréquente que les terrains au sol meuble facile à creuser, en plaine ou sur les
plateaux d'altitude. Il a été observé jusqu'à 3.200 mètres en Éthiopie.
3. Comportement de l'oryctérope du Cap
L'oryctérope est un animal solitaire et nocturne qui
passe la nuit à parcourir son domaine variant entre 15 et 30 km2, à rechercher
sa nourriture. Le reste du temps, il le passe à se reposer dans des galeries
simples ou plus complexes qu'il a préalablement creusées. Certains terriers
sont uniquement utilisés pour le repos, et d'autres plus complexes, qui peuvent
atteindre 13 m de long et 6 m de profondeur, sont destinés à la mise bas et à
l'élevage des jeunes. La gamme des vocalisations n'est pas très étendue.
Habituellement, l'oryctérope grogne, mais en cas de danger, il peut pousser des
cris ressemblant à des bêlements. L'animal a une mauvaise vision, mais une ouïe
très fine et un excellent odorat. Lorsqu'il se sent menacé, l'oryctérope du Cap se met
debout sur ses pattes arrière en position défensive, ou sur le dos, griffes
pointées vers le haut pour se défendre. Ses principaux prédateurs sont les
lions, les léopards et les hyènes.
4. Reproduction de l'oryctérope du Cap
La femelle de l'oryctérope du Cap donne naissance à un seul petit d'un
poids avoisinant les 1.800 g, au terme d'une gestation de sept mois. Le jeune commence à quitter le terrier
et à suivre sa mère au bout de deux semaines. Il est sevré au bout de trois
mois et prend son indépendance vers six mois. Le juvénile devient sexuellement mature au bout de la deuxième année.
5. Régime alimentaire de l'oryctérope du Cap
À l'instar du fourmilier sud-américain, l'oryctérope du Cap se nourrit
essentiellement de termites et de fourmis qu'il capture à l'aide de sa longue
langue enduite de salive gluante. Après avoir éventré le nid, l'animal avale
ses proies sans les mâcher, car elles sont digérées dans l'estomac. Il est capable d'ingérer 50.000 hyménoptères en une
seule nuit. L'oryctérope ne pille pas ses ressources et laisse aux fourmilières
et aux termitières la capacité de se reconstituer. Du fait de l'épaisseur de sa
peau, l'animal est insensible aux défenses chimiques et aux morsures des insectes. Il lui arrive occasionnellement de manger des coléoptères, et surtout le fameux concombre d'oryctérope (Cucumis humifructus), qui est une variété de citrouilles aux fruits souterrains. Ce végétal
dépend exclusivement de l'oryctérope pour la dissémination de ses graines, et
l'animal y trouve l'eau nécessaire à sa survie. Le fait que l'animal possède
quelques paires de molaires peut expliquer cette symbiose.
6. Menaces sur l'oryctérope du Cap
Les effectifs et les tendances démographiques de l'oryctérope du Cap ne
sont pas connus. On pourrait imaginer que c'est un animal peu commun, mais cela
est dû à son mode de vie discret et nocturne. Les populations sont probablement
moins importantes dans certaines zones géographiques que par le passé, du fait
de l'expansion des activités humaines (cultures, élevage et chasse alimentaire
ou pour la médecine traditionnelle), mais leur survie ne semble pas être compromise.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire